Mortalité à long terme des méningites bactériennes chez l’enfant
Les méningites bactériennes sont des infections avec une forte morbimortalité à court terme. Cependant, les conséquences à long terme de ces pathologies restent mal étudiées. Cette étude avait pour objet d’analyser la mortalité à long terme d’enfants ayant eu une méningite bactérienne confirmée en comparaison avec des enfants sains.
Cette cohorte nationale de naissance matchée a inclus des enfants avec diagnostic de méningite bactérienne obtenu avant l’âge d’1 an, identifiée via le laboratoire national de référence des méningites bactériennes des Pays-Bas. Le groupe contrôle était constitué d’enfants sans diagnostic de méningite, appariés sur l’âge et le sexe. Le risque de décès a été évalué dans l’année, dans les 5 ans et dans les 10 ans suivant le diagnostic de méningite.
Cette étude a inclus 1 646 enfants avec diagnostic de méningite bactérienne, matchés à 16 427 témoins sans diagnostic de méningite. Le principal germe identifié était le pneumocoque (32 % des cas), suivi du méningocoque (29 %) et du streptocoque du groupe B (20 %). Le risque de décès dans l’année suivant le diagnostic était de 6,2 % dans le groupe des enfants avec méningite bactérienne, comparativement à 0,2 % dans le groupe contrôle, soit un hazard ratio à 39. Des chiffres similaires étaient observés à 5 ans (hazard ratio à 29) et à 10 ans (hazard ratio à 24). Le pathogène avec le sur-risque le plus élevé par rapport à la population contrôle au bout de 10 ans de suivi était le pneumocoque, puis le streptocoque du groupe B, puis N. meningitidis.
Cette étude met en évidence un sur-risque majeur de mortalité à long terme pour les enfants ayant présenté une méningite bactérienne durant la première année de vie comparativement à la population générale, en particulier pour le pneumocoque, pour lequel le sur-risque semble le plus élevé.