Quel a été l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les pneumonies chez les jeunes enfants en Israël ?
Si la pneumonie communautaire est le plus souvent d’origine bactérienne (principalement pneumococcique), le VRS et les virus de la grippe (A + B) peuvent jouer un rôle non négligeable dans sa pathogénicité. L’objectif de cette étude est d’évaluer le rôle potentiel de la pandémie de Covid-19 sur les taux de pneumonies à VRS et aux virus grippaux.
Les enfants de moins de 5 ans se présentant dans les services hospitaliers dans le sud d’Israël pour infections respiratoires basses ont été inclus prospectivement et prélevés pour détection virale par PCR nasopharyngée. Une comparaison des taux de visites à l’hôpital pour pneumonie par rapport aux activités liées au VRS et à la grippe au cours de 4 années prépandémiques (janvier 2016 à décembre 2019 (taux attendus) versus 2021 (taux observés)) a été réalisée. Ces taux ont également été comparés aux autres virus respiratoires non-VRS/influenza : parainfluenza, hMPV, adénovirus, rhinovirus.
Les résultats de ce travail montrent que, pendant la période de confinement, toutes les visites pour les infections respiratoires basses, toutes causes confondues, ont fortement diminué.
Durant l’automne 2020 et l’hiver 2021, les pneumonies, les VRS et la grippe n’ont quasiment pas été détectés (figure). Les infections respiratoires basses non pneumonies n’ont été que partiellement diminuées, avec une activité des virus parainfluenza un peu plus élevée que les années précédentes et, pour les adénovirus et les rhinovirus, une activité semblable aux années prépandémiques. Le portage du pneumocoque n’a été que légèrement diminué (40 % de porteurs) et la distribution sérotypique était semblable aux années précédentes.
La conclusion de cette étude est que la pandémie de Covid-19 a donné lieu à des taux de pneumonies extrêmement bas, parallèlement à une absence d’activité des virus VRS/influenza. En revanche, les autres virus respiratoires (parainfluenza, hMPV, adénovirus, rhinovirus) étaient toujours détectés.
De plus, bien que la pneumonie communautaire soit principalement bactérienne (surtout pneumococcique), la similitude frappante de sa dynamique avec le VRS et les virus grippaux, tant pendant les années prépandémiques qu’en 2020, suggère fortement le rôle majeur de ces virus dans la pathogénicité des pneumonies pédiatriques.