Comment traiter les enfants atteints d’hépatite C chronique ?
Le but des traitements contre l’hépatite C chez l’enfant est d’éradiquer le virus pour réduire les risques de transmission et prévenir les dommages tissulaires au long cours. Les agents antiviraux à action directe sont efficaces et dénués d'effets indésirables. Chez l’adulte, ces nouvelles thérapies (DAA) ont été approuvées depuis quelques années et sont maintenant utilisées en première ligne.
Plusieurs associations de molécules sont actuellement disponibles chez les enfants à partir de l’âge de 3 ans ou chez l’adolescent.
Ces différentes associations de molécules antivirales ont été testées dans plusieurs études en population pédiatrique, avec un taux d’éradication élevé.
Une méta-analyse incluant 2 530 enfants de 3 à 18 ans retrouve une efficacité de 95 % dans la tranche d’âge 3-5 ans et de 99 % dans celle de 6 à 18 ans. La principale cause d’échec dans la tranche d’âge 3-5 ans est l’arrêt du traitement pour des problèmes de goût. Il est donc important d’être sûr que le traitement est bien accepté avant de le commencer chez le jeune enfant.
Les effets indésirables sont modérés : fatigue (14 %), nausées (9 %), douleurs abdominales (8 %), diarrhée ou toux (7 %).
La surveillance du traitement chez l’enfant repose sur :
• un bilan hépatique et rénal, NFS, sérologie hépatite B, charge virale hépatite C avec génotypage avant le début du traitement ;
• une mesure de la charge virale HCV à 2 semaines ;
• une surveillance biologique à 1 mois, puis toutes les 4 semaines jusqu’à la fin du traitement (transaminases, fonction rénale, NFS).
En fin de traitement et 12 semaines plus tard, l’efficacité du traitement est estimée par la mesure de la charge virale HCV.
Le traitement de l’hépatite C chez l’enfant est efficace et bien toléré. Avec un tel taux de guérison, l’éradication de la maladie dans la population pédiatrique est envisageable et permettrait de supprimer ce réservoir, source de nouvelles contaminations et de maladies chroniques du foie. L’identification des cas dans le monde reste un challenge, ainsi que l’accès aux traitements pour la majorité des enfants infectés.