Données cliniques et sérologiques de nouveau-nés de mères ayant une infection à SARS-CoV-2 durant la grossesse
Cette étude prospective, menée en Italie de mars 2020 à septembre 2021, a évalué le devenir de nouveau-nés exposés au SARS-CoV-2 in utero, l’évolution des IgG maternelles transmises et leur persistance durant les premiers mois de vie.
Les enfants ont été suivis pendant 12 mois. Le dosage des IgG dirigées contre les sous-unités S1 et S2 de la protéine Spike a été effectué dans les 48 heures suivant la naissance et répété jusqu’à négativation.
Les examens pratiqués pendant les premiers jours de vie comprenaient une échographie abdominale et transfontanellaire, un dépistage auditif et un fond d’œil.
Parmi les 140 nouveau-nés inclus, aucune anomalie clinique, biologique et cérébrale n’a été détectée à la naissance ou durant le suivi, jusqu’à un âge médian de 11 mois (6-12 mois).
Le taux médian d’IgG anti-SARS-CoV-2 S1/S2 était de 22 AU/mL (IQR : 11,0-52,5) chez les nouveau-nés et de 35 AU/mL (IQR : 19,0-62,5) chez les mères. Le taux à la naissance n’était pas différent chez les nouveau-nés de mères symptomatiques et chez ceux de mères asymptomatiques (18 AU/mL, IQR : 9-49, versus 23,5 AU/mL, IQR : 11,0-61,7, p = 0,26) et ne changeait pas selon le trimestre de l’infection maternelle (p = 0,9).
Le transfert transplacentaire était plus élevé quand l’infection maternelle survenait au 2e trimestre de la grossesse (ratio à 0,99 ± 0,45 au 1er trimestre, à 1,05 ± 0,61 au 2e trimestre et à 0,74 ± 0,43 au 3e trimestre, p = 0,02).
Le taux d’anticorps maternels transmis diminuait rapidement après la naissance (79 % de séronégatifs à 4 mois), et aucun enfant n’avait des anticorps détectables à l’âge de 8 mois.
L’exposition fœtale au SARS-CoV-2, quel que soit le trimestre de la grossesse, n’est pas délétère pour le nouveau-né, qui bénéficie d’une éventuelle protection par les anticorps maternels transmis.