Sur le million d’infections sexuellement transmissibles (IST) contractées chaque jour dans le monde (source : OMS), la moitié surviennent chez les adolescents et les jeunes adultes, entre 15 et 24 ans (source : CDC). Des infections dont l’incidence est en progression, alors que les comportements à risque chez les jeunes augmentent, conséquence, notamment, des défaillances de l’éducation sexuelle.
L’étude réalisée dans un centre hospitalier madrilène visait à évaluer l’ampleur du phénomène chez les adolescents de moins de 18 ans. L’ensemble des cas d’IST diagnostiqués dans cette population de très jeunes patients entre 2015 et 2017 et entre 2018 et 2021 (en excluant 2020 en raison du confinement) a été analysé.
58 cas ont été recensés chez 44 adolescents de moins de 18 ans, dont 56 % étaient de jeunes filles. L’âge moyen était de 17 ans (16-17,6).
Chlamydia trachomatis (CT) est apparu comme le principal agent pathogène (57 %), suivi par Neisseria gonorrhoeae (NG) (35 %). Dans 14 cas, il s’agissait d’une co-infection CT-NG.
Les infections à CT étaient plus fréquentes chez les jeunes filles, les infections à NG étaient plus souvent identifiées chez les jeunes hommes.
Deux cas d’infection herpétique chez des jeunes filles, 1 infection à HPV chez un jeune homme présentant des verrues génitales et 2 épisodes de syphilis chez un même patient VIH+ ont été identifiés.

Les principaux symptômes étaient une dysurie, un écoulement vaginal ou urétral, des lésions génitales. Trois jeunes filles ont dû être hospitalisées en raison d’une inflammation pelvienne ; 2 d’entre elles avaient une co-infection CT-NG.
Cependant, un tiers des IST diagnostiquées étaient asymptomatiques, le prélèvement ayant été prescrit dans le cadre du suivi pour une infection antérieure ou en raison d’un comportement sexuel à risque.
La comparaison entre les 2 périodes étudiées confirme une augmentation des infections à CT, qui n’atteint néanmoins pas le seuil de significativité.