Méningites bactériennes : les effets de la vaccination… et de la pandémie de Covid-19
La surveillance des méningites bactériennes de l’enfant mise en place en France depuis le début des années 2000 a permis de constituer la plus grande cohorte au niveau mondial. Sur la période 2001-2020, 7 375 cas de méningite bactérienne ont ainsi été enregistrés.
Le suivi de l’incidence de ces infections a mis en lumière les effets de la vaccination contre certaines des bactéries responsables, mais aussi, plus récemment, l’impact du Covid-19, ou, plus précisément, des mesures de lutte contre la pandémie.
Avant l’introduction de la vaccination antiméningococcique C, Neisseria meningitidis (Nm) était la première cause de méningites bactériennes pédiatriques (44,3 %), suivie par Streptococcus pneumoniae (Sp) (28,1 %) (figure).
La vaccination antipneumococcique généralisée des nourrissons par le vaccin conjugué 13-valent a entraîné une baisse des cas de méningite pneumococcique, mais, à partir de 2015-2016, l’émergence de sérotypes non inclus dans le PCV13, notamment les sérotypes 24F, 10A, 15BC et 23B, a inversé cette tendance et une augmentation des méningites pneumococciques a été observée, Sp devenant en 2019 la première cause de méningite bactérienne de l’enfant (33, 9 %).
Le streptocoque B, dont l’incidence a peu varié au cours de ces 2 dernières décennies, est aujourd’hui le deuxième pathogène en cause.
Il est important de noter le cas particulier d’Haemophilus influenzae type b (Hib) : après le changement, en 2013, du schéma vaccinal qui est passé de 3 + 1 (2 m, 3 m, 4 m et 16 m) à 2 + 1 (2 m, 4 m et 11 m), une augmentation des méningites à Hib a été observée, en particulier dans les tranches d’âge 6-11 mois, 19-35 mois et 3-4 ans, alors que les deux tiers des enfants avaient reçu un schéma vaccinal complet pour leur âge.
L’impact de la pandémie de Covid-19
- En 2020, après plusieurs mois de pandémie de Covid-19, une diminution spectaculaire des méningites à Nm et Sp a été observée.
- La diminution de l’incidence des méningites pneumococciques et méningococciques, attribuable aux mesures de lutte contre le Covid-19, entraînant une dette immunitaire, l’épidémiologie des méningites bactériennes de l’enfant devrait sans doute être à nouveau modifiée dans les prochains mois et l’on peut craindre une hausse significative de leur incidence.