Pourquoi faut-il traiter les enfants atteints d’hépatite C chronique ?
On estime à 3,26 millions le nombre d’enfants atteints d’hépatite C dans le monde. Il s’agit probablement d’une sous-estimation. Les pays les plus touchés sont le Pakistan, la Chine, l’Inde, le Nigeria, ces 4 pays comptabilisant 51 % des infections.
En ce qui concerne les recommandations de traitement de l’hépatite C de l’enfant dans le monde, parmi 42 professionnels de santé interrogés dans 37 pays, la majorité soutient l’introduction d’une recommandation pour les enfants dès l’âge de 3 ans.
La principale voie de contamination chez l’enfant est la transmission par la mère.
La plupart des enfants sont asymptomatiques.
Dans une étude longitudinale portant sur 163 enfants atteints d’hépatite C, 85 % avaient une infection chronique, 160 étaient asymptomatiques, 2 présentaient une urticaire chronique et 1 était atteint de cirrhose. Le taux de transaminases était normal dans seulement 15 % des cas. Le risque de fibrose hépatique augmente avec l’âge du patient et la durée de l’infection. La sévérité des phénomènes inflammatoires, la présence d’autoanticorps LKM1, le surpoids, les pathologies onco-hématologiques et le sexe féminin sont des facteurs de risque d’atteinte hépatique plus sévère. Le délai médian entre l’infection dans l’enfance et l’apparition d’une cirrhose est de 34 ans, similaire selon les différents modes de contamination.
Le traitement de l’hépatite C chez l’adolescent est associé à une amélioration de la qualité de vie.
Les enfants et adolescents doivent pouvoir accéder à un traitement, l’éradication du virus étant possible. Les recommandations varient selon les régions du monde. La Federation of International Societies of Pediatric Gastroenterology, Hepatology and Nutrition (FISPGHAN) a comparé les différentes recommandations. Il semble y avoir un consensus pour le traitement de tous les adolescents (12-17 ans), le report de traitement des jeunes enfants (3-11 ans) jusqu’à ce qu’un traitement combiné antiviral soit disponible (pas d’interféron pégylé), aucune des positions allant dans le sens d’un traitement chez les enfants de moins de 3 ans.
Pour l’ESPGHAN, un traitement doit être considéré pour tous les enfants ayant une hépatite C chronique. La position de cette société savante vient d’être revue, les nouvelles recommandations prenant en compte les pays à faible revenu (mise à jour 2022 bientôt disponible).