Syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique après un vaccin à ARNm contre le Covid-19 chez l’enfant : étude française de pharmacovigilance
Le syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (PIMS) post-Covid est la manifestation clinique la plus sévère chez l’enfant. Le risque de survenue d’un PIMS après administration d’un vaccin dirigé contre la protéine Spike de surface du virus n’a pas été identifié lors des essais cliniques.
Cette étude postcommercialisation, reposant sur le système de pharmacovigilance français, a donc évalué ce risque. Toutes les suspicions de PIMS chez les adolescents de 12 à 17 ans ont été rapportées entre juin et décembre 2021. Le taux de PIMS postvaccinal par million/an a été comparé à celui des PIMS post-Covid dans la même tranche d’âge.
Durant cette période, 8 113 058 doses de vaccin à ARNm contre le Covid-19 ont été administrées à 4 079 234 adolescents de 12-17 ans. Parmi ces sujets, 12 ont présenté un PIMS, avec une nette prédominance masculine (83 %). Les principales caractéristiques cliniques étaient : une atteinte cardiaque (83 %), des symptômes digestifs (83 %), une coagulopathie (58 %), une atteinte cutanéomuqueuse (58 %), une cytolyse hépatique (6/12, 50 %), et un choc (42 %), 25 % ayant nécessité un support hémodynamique.
Les PIMS postvaccinaux étaient moins sévères que les PIMS post-Covid, avec un transfert en unité de soins intensifs pour 33 % et 72 % des patients respectivement. Tous les PIMS postvaccinaux ont guéri.
Le taux de PIMS postvaccinal était de 1,5 (IC95 : 0,8-2,6) par million de doses injectées chez les 12-17 ans.
En comparaison, le taux de PIMS post-Covid était de 113 (IC95 : 95-135) par million de sujets infectés dans la même tranche d’âge.
Le taux très faible de PIMS postvaccinal plaide pour la vaccination dans un contexte de forte circulation virale, comportant un risque beaucoup plus élevé de PIMS postinfectieux…