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La Vaccination des femmes enceintes


La vaccination de la femme enceinte contre différentes maladies est un des objectifs majeurs de santé publique dans les mois et années à venir et de très nombreuses communications ont été présentées sur le sujet durant ce congrès de l’ESPID.

Pour quelles raisons ? 

  • La première est de protéger la femme enceinte contre un certain nombre de virus et de bactéries, car elle est, durant cette période et comme chacun sait, bien plus susceptible aux infections à Listeria ou à Streptocoque du groupe B sans parler de la toxoplasmose ou du cytomégalovirus.  Ce qui est moins connu de la population générale en revanche, est la plus grande gravité de la grippe ou de la Covid-19. Cette majoration du risque s’explique d’une part par des raisons purement et simplement mécaniques (l’augmentation de la taille de l’utérus venant réduire les capacités respiratoires) (figure 1) et d’autre part, par une réponse immunitaire différente (les réponses TH1 et TH17 étant diminuées, au profit de TH2) (figure2).
  • La seconde est de protéger le bébé qui va naître. Du fait de l’immaturité immunitaire du nouveau-né et du petit nourrisson, très peu de vaccins peuvent leur être administrés à la naissance ou dans les semaines qui suivent (BCG, Hépatite B, Polio orale). En effet, leur système immunitaire n’ayant pas encore été stimulé par l’environnement extérieur (microbiome et virome), la réponse vaccinale est diminuée, raison pour laquelle la plupart des premières doses des vaccins du calendrier vaccinal sont administrées à partir de l’âge de 2 ou 3 mois. Par ailleurs, la protection n’est généralement suffisante qu’après 2 doses de vaccins.




Pourtant plusieurs maladies sont plus fréquentes et plus graves dans les 3 premiers mois de vie. C’est le cas pour pour la coqueluche, les infections à Streptocoque du groupe B, les bronchiolites à VRS et la grippe par exemple.
Vacciner les femmes enceintes pour protéger leurs bébés à naître n’est pas une idée nouvelle. Depuis des dizaines d’années,  il est reconnu que la vaccination des mères dans les pays en voie de développement, protège leurs futurs enfants du redoutable tétanos néonatal.
Depuis plus de 20 ans aux États-Unis et plus de 10 ans en France, la vaccination antigrippale est recommandée pour les femmes enceintes, recommandation s’appuyant sur de nombreuses études ayant démontré qu’elle protégeait la mère et le nourrisson dans les 6 premiers mois de vie (Rappelons que la vaccination antigrippale ne peut être effectuée qu’après 6 mois). En 20 ans, aucun signal de pharmacovigilance n’a été mis en évidence alors même que des millions de  femmes ont été vaccinées. L’efficacité est tout à fait comparable à celle observée chez des sujets jeunes vaccinés les mêmes annéess. Malheureusement la vaccination n’est pas suffisamment proposée aux femmes enceintes et les couvertures vaccinales sont ridiculement basses en France.
Depuis près de 10 ans au Royaume Uni, en Amérique du Nord et en Australie, la vaccination contre la coqueluche est proposée aux femmes enceintes dans le deuxième et troisième trimestre de grossesse. Là encore, des millions de femmes enceintes ont été vaccinées sans signal de pharmacovigilance significatif, et une efficacité avoisinant les 90 % pour la prévention des formes graves de coqueluche chez les moins de 6 mois a pu être constatée. Malgré l’effet “blunting”, il n’a pas été observé d’augmentation du nombre de cas de coqueluche après l’âge de 6 mois. La vaccination de la femme enceinte dans l’ensemble des pays est mieux acceptée que la vaccination antigrippale. En France, elle est recommandée et bien entendu remboursée depuis 2 ans, mais on ne dispose pas encore de données de couvertures vaccinales.

Et demain…
Une étude comportant des milliers de femmes enceintes récemment publiée dans le New England Journal of Medecine, sur un vaccin contre le VRS, retrouve une réduction des trois quart des hospitalisations et des formes sévères de VRS chez les enfants. Ces résultats sont similaires à ceux observés lors de l’injection d’anticorps monoclonal contre le VRS. Les autorités de santé, les médecins et les parents auront probablement à choisir entre ces 2 options.

Et après-demain…
La vaccination contre le Streptocoque B devient un impératif de santé publique. Ce germe qui est un commensal du tube digestif de l’homme donne des infections plus fréquentes et plus graves pendant la grossesse, chez le nouveau-né, mais aussi chez le petit nourrisson de moins de 4 mois. L’antibioprophylaxie per-partum réduit le risque d’infection précoce mais pas celui d’infection tardive qui a tendance même à augmenter. De plus le rôle des antibiothérapies précoces sur l’installation du microbiote digestif du nouveau-né est mal évalué. Des vaccins contre le Streptocoque B sont en cours de dévelopement.

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