Après le Covid-19, une épidémie de grippe moins sévère
L’épidémiologie des pathologies infectieuses, notamment respiratoires, a été profondément bouleversée par les mesures de prévention mises en place pendant la pandémie de COVID-19. Après une chute drastique de l’incidence de ces infections, leur résurgence a été particulièrement marquée, conséquence de la dette immunitaire décrite dès 2021 par Robert Cohen. L’épidémie de bronchiolite de l’hiver 2022-2023 en a été l’illustration.
Qu’en est-il de la grippe ?
Une étude menée en Norvège dans la région de Sor-Trondelag a comparé l’incidence des infections par les virus influenza A et B et leurs caractéristiques cliniques au cours des périodes prépandémique (2006-2020) et postpandémique (2021-2023).
L’ensemble des enfants consultant aux urgences hospitalières pour fièvre ou symptômes respiratoires entre 2006 et 2023 ont eu un prélèvement nasopharyngé avec recherche par PCR des virus influenza A et B et de 15 autres virus et bactéries atypiques.
Après une saison 2020-2021 sans grippe, une augmentation des infections par les virus influenza A et B a été observée en 2022-2023.
Les enfants hospitalisés pour grippe après la pandémie étaient plus âgés (61,6 mois versus 28,9 mois p<0,001). L’âge médian était respectivement de 50,0 mois et 23 mois (p<001) pour le virus influenza A et de 103 versus 42.6 mois (p=0,005) pour le B.
Au total, cette étude montre que, par rapport aux années pré-COVID19, les enfants consultant aux urgences hospitalières pour grippe après la pandémie étaient plus âgés, avaient moins de risque d’être hospitalisés, de présenter une infection respiratoire basse et de développer une forme sévère de grippe (figure).
Cependant, il est difficile de tirer des conclusions pour l’avenir car d’une année sur l’autre en fonction des virus circulant des différences sont observés et certaines mesures d’hygiène notamment le lavage des mains persistent au décours de la pandémie en population générale.