Infections invasives à méningocoques : plaidoyer pour la vaccination des adolescents et des jeunes adultes
Comme le rappelle Muhamed-Kheir Taha, responsable du Centre national de référence des méningocoques à l’Institut Pasteur de Paris, les infections invasives à méningocoques (IIM) sont rares mais très graves avec un taux de létalité qui atteint 8 à 15 % et des séquelles chez 20 à 40 % des survivants. Si le principal pic est observé chez les nourrissons et les jeunes enfants (< 4 ans), le deuxième pic concerne les adolescents et les jeunes adultes entre 15 à 24 ans. Ce sont également aux qui sont les principaux porteurs de N. meningitis.
L’équipe de Pasteur présente une vue d’ensemble de l’incidence de ces infections chez les adolescents et les jeunes adultes en Europe et les programmes de vaccination mis en œuvre dans les différents pays.
Le taux de notification des IIM chez les 15-24 ans est de 0,9 pour 100 000 habitants en Europe en 2018. Les méningoques B, C, W et Y sont les principaux responsables.
Le nombre des IIM a chuté pendant la pandémie du Covid-19, mais un rebond a été observé en 2022 dans un certain nombre de pays, dont la France, en particulier chez les 15-24 ans.
Alors que des vaccins efficaces contre les méningocoques responsables des IIM sont disponibles, l’implémentation des programmes de vaccination reste insuffisante et disparate en Europe (figures 1 et 2).
L’harmonisation des programmes et la simplification des schémas vaccinaux, notamment par la mise à disposition de vaccins combinés pantavalent A,B, C, W, Y, devraient permettre d’améliorer la protection des jeunes européens contres ces IIM.
Rappelons qu’en France, de nouvelles recommandations viennent d’être adoptées à la fois pour les nourrissons et pour les adolescents et les jeunes adultes *.