La grippe, pas toujours bénigne chez les enfants en bonne santé
Une étude réalisée au Portugal pendant 10 saisons successives d’épidémies grippales, de 2014/2015 à 2023/2024, s’est intéressée aux enfants de 0 à 18 ans consultant aux urgences pédiatriques pour un syndrome grippal.
Elle montre bien l’absence de grippe en 2020/2021, conséquence de la mise en oeuvre des mesures barrières pour lutter contre la pandémie COVID-19, puis le rebond observé la saison suivante comme dans les autres pays, avec une nette prédominance des infections par le virus influenza A, en particulier le H3N2 lors du pic post-pandémique (figure).
L’étude a aussi permis de définir les caractéristiques démographiques et le profil des petits patients.
L’âge médian est de 3 ans 11 mois. 20% des enfants présentaient des facteurs de risque, parmi eux seulement 11% étaient vaccinés.
Huit enfants sur dix étaient donc en bonne santé.
21,6% des enfants ont été hospitalisés avec une durée de séjour de 2 jours pour les enfants sans comorbidité et 6 jours pour les enfants à risque.
1.8% ont été admis en unité de soins intensifs, majoritairement pour pneumonie.
Des complications sévères ont été observées chez des enfants préalablement en bonne santé : 5 cas d’encéphalite et 12 bactériémies/septicémies (S.aureus, S.pneumoniae, H.influenzaz et E.coli).
5 enfants sont décédés, 4 d’entre eux présentaient une comorbidité et un enfant sans facteur de risque est décédé des suites d’une septicémie pneumococcique.
Cette étude illustre l’évolution de l’épidémiologie de la grippe chez les enfants avant, pendant et après la pandémie COVID-19. Elle montre aussi que la grippe n’est pas toujours une maladie bénigne chez les enfants même en bonne santé.
Si l’amélioration de la couverture vaccinale des enfants à risque est une priorité, la vaccination généralisée contre la grippe des jeunes enfants permettrait d’éviter ces formes graves ou compliquées et de réduire l’impact de l’épidémie hivernale sur le système de santé.
