Les IST chez les adolescents : l’urgence de la prévention
L'incidence croissante des infections sexuellement transmissibles (IST) constitue un problème de santé publique en Europe et dans le monde, en particulier chez les adolescents.
Grâce à une cohorte observationnelle multicentrique et rétrospective, une équipe de recherche a cherché à décrire les principales caractéristiques des IST chez les jeunes. Cette cohorte, conçue par la Société Espagnole de Maladies Infectieuses Pédiatriques, a collecté des données des départements de microbiologie de neuf hôpitaux, incluant des échantillons provenant à la fois des hôpitaux et des soins primaires ambulatoires.
Les adolescents ayant (1) un nouveau diagnostic de VIH et/ou (2) un épisode de syphilis, ainsi que ceux diagnostiqués avec (3) une infection par Chlamydia trachomatis, Neisseria gonorrhoeae (NG), Mycoplasma genitalium ou Herpes Simplex Virus entre 2018 et 2022 ont été inclus dans l'étude.
Au total, 529 épisodes d’IST ont été diagnostiqués, dont 77 (17,3 %) étaient des co-infections. Les caractéristiques principales sont décrites dans la figure 1. L'âge médian au moment du diagnostic était de 18,1 ans [IQR 17,0 ; 19,0] ; 37 % avaient moins de 18 ans. Toutes les IST, sauf NG, étaient plus fréquemment diagnostiquées chez les adolescents plus âgés (18-19,9 ans). Les adolescents de la tranche 15-17,9 ans représentaient la majorité des cas d’infection à NG (48,7 %). La moitié des adolescents (53 %) atteints d’une IST étaient des garçons. Le VIH, la syphilis et NG étaient plus fréquents chez les garçons (81 %, 67 % et 72 %, respectivement). Les adolescents étaient principalement pris en charge en soins primaires (44 %), suivis par les urgences (25 %). Fait intéressant, 10 % des adolescents avaient déjà consulté pour des symptômes d’IST au moins une fois avant le diagnostic mais sans diagnostic posé ni de prélèvement réalisé.
Cette étude souligne l’importance d'améliorer les stratégies de prévention chez les adolescents à la fois à l'hôpital et en soins primaires, notamment en enrichissant la formation des pédiatres sur les IST.