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Mesures barrières durant le Covid : quel impact sur les infections des voies respiratoires ?

D’après Inès Fafi et al., abstr. 1005

Les interventions non pharmaceutiques (mesures barrières) mises en œuvre en 2020 lors de la pandémie de COVID ont entraîné une forte réduction des infections des voies respiratoires inférieures chez les enfants. Cependant, après la levée de ces mesures, une augmentation importante des infections des voies respiratoires inférieures a été signalée, ce qui soulève de grandes inquiétudes quant aux avantages à moyen terme de ces interventions. Les auteurs ont ici cherché à estimer l'impact à moyen terme de ces mesures sur l'incidence des infections des voies respiratoires inférieures chez les enfants.

Ils ont réalisé une analyse de séries temporelles interrompues basée sur des systèmes de surveillance nationaux exhaustifs. Toutes les hospitalisations de janvier 2015 à mars 2023 et toutes les visites ambulatoires pour infections des voies respiratoires inférieures d'un réseau de 110 pédiatres de juin 2017 à mars 2023 ont été incluses. Le résultat principal était l'incidence mensuelle des enfants hospitalisés pour infections des voies respiratoires inférieures pour 100 000 au fil du temps, évaluée par un modèle de régression quasi-Poisson corrigé des variations saisonnières.

 

Ils ont inclus 845 047 hospitalisations. L'incidence des hospitalisations pour infections des voies respiratoires inférieures a diminué de manière significative pendant la période des mesures barrières (-61,7 %, IC 95 % -98,4 à -24,9), puis a rebondi (+12,8 %, IC 95 % 6,7 à 19,0) après la levée des ces mesures, dépassant le niveau pré pandémique. De plus, ils ont observé des tendances similaires pour les hospitalisations dues à la bronchiolite, à la pneumonie et à aux pleurésies, ainsi que pour les infections des voies respiratoires inférieures ambulatoires. Dans l'ensemble, malgré le récent rebond, 31 777 (IC 95 %, 25 375 à 38 179) hospitalisations pour infections des voies respiratoires inférieures pédiatriques ont été évitées depuis la mise en œuvre des mesures barrières jusqu'en 2023.

Les auteurs concluent que 3 ans après la mise en œuvre des mesures barrières, malgré une augmentation de l'incidence des infections des voies respiratoires inférieures, l'impact à moyen terme de ces mesures reste très bénéfique pour l'ensemble des infections des voies respiratoires inférieures pédiatriques. Les auteurs suggèrent que ces mesures de santé publique pourraient être envisagées pour réduire en période épidémique le fardeau des infections des voies respiratoires inférieures chez l'enfant à l'avenir.


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