Vaccin PCV13 : un schéma simplifié validé au Royaume-Uni
Le Royaume-Uni a été en Janvier 2019, le premier pays à remplacer pour le pneumocoque (PCV13) le schéma classique en Europe 2+1 (2,4 et 12 mois) par un schéma 1+1 (3 et 12 mois).
Cette simplification était basée sur des données de plusieurs études menées dans ce pays, mais aussi en Afrique du Sud et au Vietnam montrant qu’après la dose de rappel les taux d’anticorps obtenus étaient comparables qu’avec un schéma 2+1).
Pour vérifier l’efficacité en vie réelle de ce nouveau schéma, l’agence nationale de santé britannique a mené une étude comparant l’incidence et les caractéristiques des infections invasives à pneumocoque survenues au cours de la saison 2022/2023 dans une cohorte de nourrissons ayant reçu le nouveau schéma 1+1 à celles enregistrées au cours des trois hivers prépandémiques (2017/2018, 2018/2019, 2019/2020) dans trois cohortes d’enfants ayant reçu le schéma 2+1.
702 IIP ont été enregistrées, 158 dans la cohorte des enfants ayant reçu deux doses et 546 chez les enfants ayant reçu deux doses en primovaccination et une dose de rappel (2+1). La moyenne d’âge des enfants était de 15 mois dans le groupe 1+1 et de 12 mois dans le groupe 2+1
La distribution des sérotypes de pneumocoques (inclus et non inclus dans le PCV13) était comparable. Des sérotypes inclus dans le PCV13 ont été responsables de 15,3% des IIM dans la cohorte 1+1 et de 12,1% des IIP dans le groupe 2+1. il s’agissait majoritairement des sérotypes 19A, 19F et 3. Le taux d’échec vaccinal a donc été de 1,07/100 000 pour le schéma 1+1 et de 0,76/ 100 000 pour le schéma 2+1 (RR=1,42, IC95 0,78-2,49, p=0,20).
Dans 87, 2% des cas, l’IIP était due à un sérotype non vaccinal, 84,1% dans la cohorte 1+1 et 87, 9% dans la cohorte 2+1.
Les manifestations cliniques étaient comparables avec un même pourcentage de pneumonies, de septicémies et de méningites selon les schémas vaccinaux. Le taux de létalité également (6% vs 4%, p=0,29) Deux décès dus à un sérotype vaccinal sont survenus chez les nourrissons ayant eu le schéma 2+1.
Pour les auteurs, cette étude confirme que le schéma 1+1 n’augmente pas le risque de survenue d’une IIP et ne modifie ni l’âge, ni les caractéristiques cliniques, ni la distribution des sérotypes responsables par rapport au schéma 2+1, validant le choix du schéma simplifié.