Vaccination contre les rotavirus : un impact direct mais également indirect
Les rotavirus sont les principaux responsables de gastroentérites aigues (GEA), notamment en pédiatrie.
La vaccination contre les rotavirus a fait la preuve de son efficacité chez les nourrissons avec une forte diminution des GEA et plus particulièrement des hospitalisations pour GEA dans les pays ayant atteint une bonne couverture vaccinale. Cette vaccination assure aussi, par un effet d’immunité de groupe, une certaine protection des nouveau-nés, des enfants et des adultes non vaccinés.
L’objectif de cette étude réalisée en Italie était de mieux évaluer le bénéfice de la vaccination contre les rotavirus pour les nourrissons, mais aussi dans la population âgée.
La vaccination contre les rotavirus a été incluse dans le calendrier vaccinal en 2017, avec une généralisation de l’immunisation en 2018. En 2022, la couverture vaccinale atteignait 70% pour au moins une dose chez les enfants de 2 ans (cohorte de naissance 2020).
L’incidence des gastroentérites aigues chez les enfants de moins de 15 ans et chez les sujets âgés de plus de 64 ans a été mesurée entre 2014 et 2022 à partir des données des médecins de ville (pédiatres et généralistes), des urgences et des services hospitaliers.
Les complications de la GEA chez les enfants, comme chez les personnes âgées, ont également été analysées.
Environ 180 000 enfants et 500 000 personnes âgées ont été inclus chaque année. L’âge médian des enfants atteints de GEA était de 6 ans, 96% étaient en bonne santé ; chez les sujets âgés, l’âge médian était de 75 ans et 15% d’entre eux présentaient des comorbidités.
L’incidence des GEA chez les enfants de moins de 15 ans a baissé de façon continue au cours de cette période passant de de 39,5 pour 1000 personnes-années en 2014 à 24,6 en 2022 (figure 1) et de 0,22 à 0,16 chez les sujets âgés (figure 2).
Chez les nourrissons et les jeunes enfants, l’incidence la plus élevée a été enregistrée en 2015 et la plus faible, comme dans les autres tranches d’âge, pendant la pandémie COVID-19.
Néanmoins, malgré la levée des mesures barrière, il n’y a pas eu de rebond en 2022, ni chez les enfants, ni chez les personnes âgées, suggérant, selon les auteurs, la diminution de la circulation du virus et le rôle probable d’une immunité collective.
A noter en outre un taux relativement faible de convulsions fébriles survenues au cours de ces GEA chez les jeunes enfants (50 pour 100 000 épisodes) ainsi qu’un faible risque d’hospitalisation (10 pour 100 000 épisodes). Le taux de décès a été de 200 pour 100 000 cas dans la population âgée.
