Focus sur les cancers anaux HPV-induits
Le cancer anal est de moins en moins rare et a un retentissement majeur sur la qualité de vie des patients. Son incidence est en forte augmentation : 1 à 3 cas/100 000 en France. La prévalence de l’infection HPV anale est plus élevée chez les personnes porteuses du VIH, un élément à prendre en compte pour un meilleur suivi et une bonne prise en charge de ces patients.
Le dépistage du cancer anal n’est pas aisé. Il existe une seule recommandation en France. Il s’agit du rapport Morlat de 2017, concernant le suivi des patients porteurs du VIH, qui préconise notamment un dépistage par examen proctologique avec anuscopie de tous les patients atteints du VIH avec des antécédents de lésions HPV anogénitales, et un examen proctologique en cas de symptôme anal tel que douleur, saignement ou tuméfaction.
Favoriser une détection précoce des lésions
Plus le diagnostic est précoce, plus la guérison est possible. Les traitements comportent une ablation chirurgicale de la tumeur pour les petits cancers et de la radiochimiothérapie pour les autres. L’amputation de l’anus et du périnée doit être envisagée en cas d’échec de la radiochimiothérapie ou de récidive. Sans surprise, la morbidité au long cours de ces interventions est importante et difficilement traitable avec des incontinences anales, des saignements, des stomies (poches externes de recueil de selles) définitives… qui impactent énormément la qualité de vie de ces patients.
Dépister le cancer anal HPV-induit est important pour le prendre en charge le plus précocement possible car, même traité, les séquelles sont souvent lourdes et handicapantes dans la vie quotidienne et sexuelle des patients. Il est d’autant plus important de suivre les recommandations établies en France en 2017 pour le dépistage du cancer anal chez les personnes porteuses du VIH.
Attention, ce communiqué intègre des informations sur l’état actuel de la recherche présentées au sein du congrès EUROGIN 2019; ainsi, certaines données présentées sont susceptibles de ne pas être validées par les autorités de santé françaises et ne doivent donc pas être mises en pratique. Toute prescription doit être conforme aux référentiels ANSM et HAS en vigueur en France. Le contenu est sous la seule responsabilité du coordinateur, des auteurs et du directeur de la publication qui sont garants de son objectivité. Communiqué réalisé à l’initiative de La Lettre du Gynécologue, avec la participation institutionnelle du laboratoire MSD.