Quelle prise en charge des infections HPV tardives chez les femmes ?

D'après Garland S et al., abstr. SS03-5 ; Saah A et al., abstr. SS03-6, actualisés

Les papillomavirus humains sont à l’origine de la majorité des cancers anogénitaux et d’une fraction importante des cancers de l’oropharynx. Jusqu’à maintenant, l’histoire naturelle des HPV a été principalement étudiée chez la femme jeune, âgée de 16 à 26 ans. Peu de données sont disponibles pour les femmes entre 27 et 45 ans. Plusieurs études présentées au congrès remédiaient à cette situation.

Les résultats présentés par le Pr Suzanne Garland, Royal Women’s Hospital et université de Melbourne (Australie), ont évalué les facteurs de risque associés à un risque élevé de nouvelle infection à HPV chez des femmes âgées de 24 à 45 ans. Les plus importants sont une vie sexuelle active précoce (avant 17 ans), un nombre de partenaires supérieur à 4, au moins 2 ou 3 partenaires différents dans les 6 derniers mois, ne pas avoir eu d’enfant et être fumeuse. 

Le Pr Suzanne Garland conclut que les facteurs de risque d’infection à HPV sont les mêmes chez les femmes plus âgées, probablement du fait de l’évolution des comportements sexuels depuis 2 générations, ce qui pose la question du bénéfice éventuel de la vaccination dans cette tranche d’âge. D’autant plus que selon une modélisation présentée lors de ces sessions, l’âge médian d’acquisition de l’infection à HPV responsable du développement d’une lésion précancéreuse est estimé à 23,9 ans.

Pour aller plus loin, d’autres études mettent en parallèle les femmes jeunes (16-26 ans) et les femmes adultes (27-45 ans). Les résultats indiquent que le temps moyen pour éliminer les nouvelles infections persistantes (supérieures à 6 mois) et le temps moyen de progression entre une infection persistante à HPV16 et une lésion de haut grade (CIN2+) étaient les mêmes dans les 2 catégories d’âge. Par ailleurs, la fréquence de progression d’une infection persistante à HPV16 vers une lésion précancéreuse du col de l’utérus (CIN2+) ainsi que le temps moyen d’évolution entre ces 2 stades étaient identiques, quelle que soit la catégorie d’âge.

La vaccination HPV actuellement disponible et recommandée dans de nombreux pays permet de réduire la circulation des principaux types de HPV à l’origine des cancers anogénitaux. Les femmes de 24 à 45 ans peuvent être infectées tardivement par ces virus. Cela ouvre la discussion du bénéfice éventuel d’élargir les recommandations de vaccination aux femmes plus âgées. En gardant à l’esprit que chez une personne infectée par un HPV, l’hypothèse est que la vaccination réduirait le risque de transmission de cette infection au partenaire.

Attention, ce communiqué intègre des informations sur l’état actuel de la recherche présentées au sein du congrès EUROGIN 2019; ainsi, certaines données présentées sont susceptibles de ne pas être validées par les autorités de santé françaises et ne doivent donc pas être mises en pratique. Toute prescription doit être conforme aux référentiels ANSM et HAS en vigueur en France. Le contenu est sous la seule responsabilité du coordinateur, des auteurs et du directeur de la publication qui sont garants de son objectivité. Communiqué réalisé à l’initiative de La Lettre du Gynécologue, avec la participation institutionnelle du laboratoire MSD.


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