Lien entre variation de l'épaisseur centrale de la rétine, acuité visuelle et présence de fluides : résultats des études HAWK et HARRIER
Ces 2 études prospectives, en double insu, multicentriques et randomisées avaient pour objectif de démontrer la non-infériorité du brolucizumab par rapport à l’aflibercept sur le gain visuel à 1 et 2 ans. Pour rappel, après une phase d’induction de 3 IVT mensuelles, les patients étaient traités en Q8 pour le groupe aflibercept et Q12 pour le groupe brolucizumab (un ajustement du traitement en Q8 était possible après la phase d’induction). Le brolucizumab a démontré une non-infériorité face à l'aflibercept sur le gain visuel aux 16e et 48e semaines et jusqu’à la 96e semaine. Le brolucizumab a montré une supériorité sur l’amélioration des paramètres anatomiques (fluide intra- ( IRF) et sous-rétinien (SRF), épaisseur centrale rétinienne (ECR) et fluide sous l’épithélium pigmentaire (PED) aux 16e, 48e et 96e semaines. Le brolucizumab permet un traitement Q12 pour plus de la moitié des patients à la fin de la 1re année et dans plus de 75 % des cas à la fin de la 2e année de traitement. Une analyse post-hoc de HAWK et HARRIER s’est intéressée aux conséquences de la fluctuation de l’ECR sur l’acuité visuelle. Les patients ont été répartis en 4 quartiers en fonction de la fluctuation de leur ECR au cours du temps (figure 1). Plus la variabilité anatomique au cours du temps est grande, plus les résultats fonctionnels sont mauvais (différence de 8 lettres entre le quartile avec le moins et le plus de variation) (figure 1).
Ces résultats sont concordants avec ce qui avait été retrouvé dans les études CATT et IVAN. Une stabilité de l’ECR est associée à un meilleur gain fonctionnel à 96 semaines (figure 2).
Il en est de même pour l’impact des différents volumes liquidiens (IRF, SRF, PED) sur l’acuité visuelle. Les patients ont été classés en faible ou forte activité en fonction de la répartition de leur volume liquidien : 75 % des patients qui avaient le moins de liquide étaient considérés comme ayant une faible activité de la maladie, les 25 % restants avec une forte activité. Les patients présentant une faible activité ont une meilleure acuité visuelle tout au long du suivi (figure 3).
Les patients dont l’épaisseur de la rétine varie peu au cours du suivi ont une meilleure acuité visuelle. De même, de faibles volumes liquidiens (IRF, SRF et PED) pendant la phase d'entretien sont indépendamment associés à un meilleur pronostic visuel.