Peut-on allonger l'intervalle de traitement par anti-VEGF des DMLA néovasculaires au-delà de 16 semaines ?
La DMLA néovasculaire est une maladie chronique dont la prise en charge repose sur les IVT d’anti-VEGF et la surveillance en OCT. Il est admis qu’après une phase d’induction de 3 injections mensuelles, la phase d’entretien consiste à bloquer la croissance des néovaisseaux choroïdiens (NVC) par des injections qui seront réalisées le moins souvent possible. Les schémas de type Treat and Extend (T&E) ont montré qu’il était possible pour un certain nombre de patients d’allonger l’intervalle de traitement jusqu’à 12, voire 16 semaines. L’objectif de cette étude rétrospective était de déterminer s’il est possible d’allonger cet intervalle au-delà de 16 semaines : il s’agit de patients ayant bien répondu à une phase d’induction de 3 injections mensuelles d’anti-VEGF et les dossiers médicaux de tous les patients entrés en phase d’entretien entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2018 ont été analysés. Les schémas d’entretien proposés ont été ceux validés par la littérature : PRN, T&E et régimes fixes mensuels et bimestriels. 1 252 patients ont été intégrés dans l’analyse : 808 patients ont été suivis et injectés (783 au moins 2 fois, 18 patients n’ont eu qu’une seule injection). L’âge moyen était de 84 ans, le suivi moyen de 21 mois, on comptait 298 hommes, 510 femmes et 10 775 injections (6 089 d’aflibercept et 4 686 de ranibizumab). Les résultats montrent que 1 076 injections ont été réalisées avec un délai d’au moins 16 semaines, avec une répartition équivalente entre les molécules et les délais d’injection. Le délai maximal d’injection a été supérieur à 16 semaines dans 50 % des cas (49 % des patients traités par aflibercept et 55 % de ceux traités par ranibizumab) avec un maintien de l’acuité visuelle dans ces yeux (figure 1).
Les schémas de traitement ainsi que les molécules actuellement disponibles et celles à venir semblent permettre d’allonger de plus en plus les délais d’injection dans les DMLA néovasculaires, sous réserve de continuer à traiter avant la récidive. Cela nécessite probablement une adaptation du schéma de surveillance de l’œil traité, par exemple en utilisant l’autosurveillance à domicile (figure 2).