Toutes les cavités kystiques ne sont pas de l’œdème maculaire
L’œdème maculaire a longtemps été défini par une diffusion et une accumulation de fluorescéine dans la rétine maculaire. L’apparition de l’OCT a changé cette définition en un épaississement de la macula avec ou sans cavité kystique. Mais toutes les cavités kystiques ne sont pas de l’œdème maculaire. En effet, il existe 2 types de cavités kystiques. La première catégorie est l’œdème maculaire vasogénique. Celui-ci est lié à une fuite provenant des capillaires rétiniens ou de la choroïde. Dans cette étiologie, on retrouve une diffusion à l’angiographie. Les principales causes d’œdème maculaire vasogénique sont résumées dans le tableau I. Parmi elles, on retrouve des atteintes vasculaires rétiniennes comme la rétinopathie diabétique ou les occlusions veineuses rétiniennes. On y trouve également des causes inflammatoires ou encore la DMLA exsudative. Dans ces cas, l’œdème maculaire répond aux anti-VEGF et/ou aux stéroïdes.
Mais toutes les cavités kystiques ne sont pas de l’œdème maculaire et dans ces maculopathies cystoïdes, il n’y a pas de rupture de la barrière hématorétinienne, donc pas de diffusion à l’angiographie (tableau II). Ces cavités kystiques peuvent être liées à des maladies héréditaires comme le rétinoschisis lié à l’X où il y a une mutation du gène de la rétinoschisine et une perte de l’adhésion cellulaire. Il peut également s’agir de causes mécaniques comme dans les tractions vitréomaculaires où il y a une ouverture des espaces cystoïdes intrarétiniens. Ces kystes intrarétiniens peuvent aussi être dus à une atrophie des cellules ganglionnaires comme dans l’atrophie optique ou le glaucome. Ces maculopathies cystoïdes ne répondent pas aux traitements par anti-VEGF et stéroïdes.
Seule l’angiographie à la fluorescéine permet de faire la distinction entre les 2 formes de cavités kystiques. Cette distinction est centrale pour guider le choix thérapeutique.