Un enjeu important face au fardeau des hospitalisations pour infections respiratoires
En France, une étude observationnelle longitudinale rétrospective, réalisée à partir de la base de données exhaustive nationale du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI), a évalué pour la première fois les motifs d’hospitalisation et la mortalité hospitalière des patients atteints de FPI (1). L’étude a inclus 6 476 patients nouvellement hospitalisés pour FPI au cours de l’année 2008, âgés d’au moins 50 ans (âge médian : 77 ans) et n’ayant pas eu de diagnostic différentiel dans l’année suivant l’hospitalisation, puis suivis pendant une durée de 5 ans ou jusqu’à leur décès ou leur transplantation pulmonaire. Pendant la période de suivi, 21 660 hospitalisations ont été recensées (soit une médiane de 2 hospitalisations par patient), dont la majorité (n = 16 106) était liée à un événement aigu. Les infections respiratoires étaient en cause chez 43,7 % des patients et représentaient ainsi le 2e motif d’hospitalisation le plus fréquent, juste derrière les affections de type insuffisance cardiaque, troubles du rythme ou hypertension pulmonaire (51,7 % des patients). La mortalité hospitalière associée à ces infections a été de 29,5 %.
Quelles implications pour la pratique ?
L’étude montre que les infections respiratoires survenant au cours de la FPI représentent une cause majeure d’hospitalisation des patients, associée à une mortalité hospitalière importante (1). Ce résultat permet notamment de rappeler l’importance de vacciner les patients contre la grippe et le pneumocoque, comme recommandé, même si aucune étude n’a à ce jour validé cette pratique dans le contexte de la FPI (2). Concrètement, la vaccination antigrippale doit être réalisée chaque année, en utilisant l’un des vaccins inactivés sans adjuvant disponibles induisant une réponse immunitaire systémique humorale (3). Pour la vaccination contre le pneumocoque, le schéma vaccinal actuellement recommandé pour la primovaccination consiste, comme pour les autres patients adultes concernés, en l’administration du vaccin conjugué 13-valent, suivie, au moins 8 semaines plus tard, de celle du vaccin polyosidique 23-valent (3-5). L’utilisation combinée des 2 vaccins permet d’optimiser la réponse immunitaire tout en couvrant un grand nombre de sérotypes, tandis que l’intervalle d’au moins 8 semaines séparant l’administration de chacun d’entre eux permet de limiter les phénomènes d’hyporéponse (3, 4). Prochainement, les pneumologues pourront retrouver ces informations et d’autres réponses à leurs interrogations dans un guide pratique de vaccination en pneumologie élaboré par la Société de pneumologie de langue française, la Société de pathologie infectieuse de langue française et la Société française de microbiologie, et dans lequel figurera un chapitre dédié à la vaccination au cours des pneumopathies interstitielles diffuses (3).
20-0072-02/2020 Boehringer Ingelheim France SAS
Références
1. Cottin V, Schmidt A, Catella L et al. Burden of idiopathic pulmonary fibrosis progression: a 5-year longitudinal follow-up study. PLoS One 2017;12:e0166642.
2. Cottin V et al. Recommandations pratiques pour le diagnostic et la prise en charge de la fibrose pulmonaire idiopathique – Actualisation 2017. Version longue. Rev Mal Respir 2017;34:900-68.
3. Blanchard E, Bergeron-Lafaurie A. Vaccination et maladies respiratoires de l’adulte. La Lettre du Pneumologue 2019;XXII(6):210-4.
4. Haut Conseil de la santé publique. Avis relatif aux recommandations vaccinales contre les infections à pneumocoque pour les adultes. 10 mars 2017. https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=636
5. Ministère des Solidarités et de la Santé. Calendrier de vaccinations et recommandations vaccinales 2019. Mars 2019. https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/calendrier_vaccinal_mars_2019.pdf