90-90-90 : est-ce suffisant ?
Les objectifs de l’UNAIDS – 90-90-90 en 2020 et 95-95-95 à l’horizon 2030 – sont censés obtenir une réduction de 90 % de l’incidence du VIH en 2030 par rapport à 2010. Cette étude Australienne parue en début d’année remet un peu en cause ce modèle et ce, particulièrement dans les pays où la prévalence de l’infection par le VIH est relativement faible. Leurs calculs aboutissent aux résultats suivants : réduction de 10 % de l’incidence avec un ratio à 90-90-90 en 2020 et de 17 % en 2030 (95-95-95), sous réserve d’un dépistage 2 fois (HSH à faible risque) ou 4 fois (HSH à haut risque) par an. L’implémentation d’un programme de PrEP sur 5 ans avec une couverture de 30 % des HSH à haut risque permet d’augmenter ce pourcentage de réduction à 34 % et à 45 % (figure) si l’usage du préservatif chez les HSH passe de 42 à 60 %. Leurs estimations, avec un ratio à 95-95-95, un dépistage optimisé (2 à 4 fois/an selon le niveau de risque), une PrEP chez 100 % des HSH à haut risque et un usage systématique (100 %) du préservatif chez les HSH ne permettent d’obtenir qu’une réduction de 80 % à l’horizon 2030. Les auteurs en concluent que, dans les pays industrialisés où le niveau de prévalence du VIH demeure relativement faible par rapport à la population, l’accent doit être mis à la fois sur la prévention (PrEP, préservatifs) et sur une plus grande fréquence de dépistage dans les populations à haut risque.