Des anomalies échocardiographiques constatées chez les enfants sous antirétroviraux
Les comorbidités cardiovasculaires ont été largement étudiées chez les adultes infectés par le VIH sous traitement antirétroviral, mais qu’en est-il des enfants infectés sous traitement ? C’était l’objectif de cette étude réalisée au Zimbabwe (Harare) où 201 enfants (âge moyen 11 ans ; 46 % de filles) en succès immunovirologique sous traitement antirétroviral (moyenne des CD4 à 727 cellules/mm3 ; 78 % avec une CV < 400 copies/ml ; durée médiane de traitement ARV de 4,7 ans) ont été inclus avec réalisation systématique d’une échocardiographie cardiaque. Les résultats montrent que les anomalies échocardiographiques sont fréquemment retrouvées (42 %) : la dysfonction diastolique du ventricule gauche (VG) est la plus fréquente (23 %), suivie par l’hypertrophie du VG (11 %). Des dilatations du VG et de l’oreillette gauche ont été également observées (respectivement 5 et 8 %) de même qu’une dilatation du ventricule droit (7 %) et une dysfonction systolique (2 %). Une association a été mise en évidence avec l’administration de névirapine – NVP (ORa = 3,14 ; IC95 : 1,13-8,72 ; p = 0,03) alors que l’hypertension artérielle – HTA – est associée à la dysfonction systolique (ORa = 3,12 ; IC95 : 1,48-6,57 ; p < 0,01). Au total, on retiendra de cette étude que les anomalies échocardiographiques sont bien plus fréquentes qu’attendu chez les enfants infectés par le VIH et sous traitement avec des anomalies du cœur gauche pouvant être en rapport avec un processus cardiomyopathique global. Un warning sur la NVP a été mis en évidence et celui sur l’HTA montre la nécessité de contrôler le niveau de pression artérielle chez ces enfants.