Étude ANRS-APACHES : l’HPV-16 est associé à la détection de lésions anales de haut grade chez les HSH en France
L’incidence du cancer anal a augmenté ces dernières années avec pour principal facteur de risque l’exposition anale à l’HPV, principalement l’HPV-16. Chez les HSH infectés par le VIH, l’incidence de l’HPV-16 peut être jusqu’à 2 fois plus importante que chez les HSH non infectés par le VIH. Cette étude prospective multicentrique de l’ANRS (EP57 APACHES) s’est intéressée à l’incidence et à la clairance spontanée des lésions anales HPV-16 et HPV-18 dans une cohorte d’HSH infectés par le VIH, âgés d’au moins 35 ans et avec un suivi annuel proctologique (2 prélèvements à chaque visite) sur une période de 4 ans (2014-2018). Les résultats portent sur une population de 438 patients ayant bénéficié d’au moins 2 visites (3 en moyenne) : âge médian 51 ans, 95 % sous ARV (93 % avec CV indétectable, médiane des CD4 à 682 cellules/mm3), 12 mois entre chaque visite, 18 % de lésions de haut grade détectées à l’inclusion. Globalement, 30 % des HSH de la cohorte étaient déjà HPV-16 positifs à l’inclusion, 68 % le restaient après 24 mois et 10 % présentaient une nouvelle infection HPV-16 dans cette période de 2 ans de suivi. L’incidence de des infections incidentes à 24 mois pour l’HPV-16 et de l’HPV-18 est globalement comparable, de l’ordre de 10 %. L’incidence de l’HPV-16 est aussi plus élevée en cas de lésions de haut grade versus absence de lésions à l’inclusion (RRajusté = 3,0 ; IC95 : 1,07-8,18) avec une clairance spontanée significativement plus faible que pour l’HPV-18 (32 % versus 54 % à 24 mois).