Étude ASTRA : les patients diagnostiqués VIH+ ont-ils totalement abandonné le préservatif ?
Il s'agit d'une étude par questionnaire publiée fin 2017 mais portant sur une période déjà ancienne (2011-2012), avant l'instauration de la PrEP comme outil de prévention, mais incluant probablement un certain effet TasP pour les partenaires suivis et traités efficacement. Cette étude a été réalisée au sein de centres spécialisés dans la prise en charge de l'infection par le VIH au Royaume-Uni. Le questionnaire a été proposé à des HSH diagnostiqués positifs pour le VIH depuis au moins 3 mois, et portait sur l'existence de rapports anaux ou vaginaux sans préservatif avec des partenaires sérodifférents (CLS-D) ou séroconcordants (CLS-C) dans les 3 mois précédents. Les 5 comportements sexuels suivants étaient étudiés : CLS-D à haut risque de transmission du VIH (non traités par antirétroviraux ou CV > 50 copies/ml), autres CLS-D, CLS-C sans CLS-D, utilisation systématique de préservatif ou absence de rapports anaux/vaginaux.
Les résultats étaient les suivants : sur 2 189 HSH VIH+ (87 % sous ARV), la prévalence des rapports sexuels sans préservatif dans les 3 derniers mois était de 38,2 % (16,3 % pour les rapports avec des partenaires sérodifférents). Pour les 5 catégories prédéterminées, la prévalence était de 4,2 % pour les CLS-D à haut risque de transmission du VIH, et de 12,1 % pour les autres CLS-D, de 21,9 % pour les rapports exclusifs avec des partenaires séroconcordants, de 25,4 % pour l'utilisation systématique de préservatifs et de 36,4 % en cas d'absence de rapports anaux/vaginaux. L'absence d'utilisation de préservatif était associée à une prévalence plus élevée d'infections sexuellement transmissibles (IST), au chemsex, à un nombre plus élevé de partenaires et à la notion de co-infection VHC (figure). Au total, cette étude montre que les rapports sexuels sans préservatifs chez les HSH VIH+ sont fréquents, mais que la prévalence des rapports sexuels à haut risque avec les partenaires sérodifférents est globalement basse (entre 4,2 % et 7,5 %). Elle montre en tout cas la nécessité de la généralisation des traitements antirétroviraux et du contrôle régulier de la CV, et légitime la promotion des outils diversifiés de prévention dont la PrEP.