Étude NAMSAL ANRS 12313 : DTG ou EFV 400 mg + TDF/3TC
L'étude NAMSAL (New Antiretroviral and Monitoring Strategies in HIV-infected Adults in Low-income countries), co-financée par Unitaid et l'ANRS, est la première du genre à comparer les 2 traitements pour l’infection par le VIH, l’un à base de dolutégravir et l’autre d’éfavirenz 400 mg, en conditions de vie réelles. Il n’existait jusqu’alors aucune donnée comparant directement l’action de ces 2 molécules dans le contexte particulier des pays à ressources limitées. Les dernières recommandations de l’OMS mises à jour en décembre 2018 préconisent un traitement de 1re intention pour l’infection par le VIH à base de DTG et comme alternative d’un traitement à base d’éfavirenz 400 mg (EFV400). Cette recommandation a été fondée sur les résultats d'études montrant la supériorité du DTG par rapport à EFV600 à la fois en termes d’efficacité et de tolérance. Alternativement, EFV400 a montré une bonne tolérance pour une efficacité comparable à l’EFV600. Cependant, ces résultats ont été obtenus à la suite d’études menées dans des pays à hauts revenus sur des populations non comparables à celles vivant dans les pays à ressources limitées. En particulier, les études portaient sur des femmes dont la quantité de virus dans l'organisme était en général plus importante au moment du début du traitement ARV et infectées par des souches VIH-1 différentes de celles du Nord. Ainsi, NAMSAL, est la 1re étude à comparer les 2 traitements (EFV400 et DTG) en association avec le ténofovir et la lamivudine dans un pays à ressources limitées. Cette étude de phase II ouverte et randomisée a été conduite à Yaoundé au Cameroun entre 2016 à 2018 et a concerné 613 personnes naïves de traitement antirétroviral. L’étude a non seulement mis en évidence après 48 semaines de traitement la non infériorité du DTG par rapport à EFV400 (CV < 50 copies/mL : 74,5 % versus 69 % ; IC95 : –1,6;12,7 ; p < 0,001 pour la non-infériorité) (figure A), mais également que le risque d'apparition de résistance au traitement est plus faible avec le DTG (échec virologique chez 3 patients du bras DTG sans mutations de résistance acquises versus 16 patients dans le bras EFV400 dont 8 avec des mutations acquises). Chez les patients avec une CV élevée à l’inclusion (> 100 000 copies/mL), le pourcentage de patients avec une CV < 50 copies/mL est de 66,2 % dans le bras DTG versus 61,5 % dans le bras EFV400 (différence 4,7 ; IC95 : –4,6;14 ; non-infériorité confirmée) (figure B).
Quelle que soit la molécule utilisée, les résultats obtenus sont cependant moins bons que ceux observés dans les pays à plus hauts revenus, principalement à cause du niveau des charges virales très élevées à l’initiation du traitement. Ceci souligne l’importance des mesures de dépistage pour un traitement précoce et aussi la nécessité de mener ce type d’études dans les pays à ressources limitées. Enfin, le gain de poids est plus important dans le bras DTG : 5 kg versus 3 kg dans le bras EFV400.