Impact de l’infection par le VIH sur la diversité du microbiote intestinal
Malgré des traitement antirétroviraux puissants et efficaces, l’espérance de vie chez les patients infectés par le VIH demeure inférieure à celle des non-infectés. Ceci est en partie lié à des pathologies en rapport avec l’inflammation (maladies cardiovasculaires, cancers, fragilité osseuse et insuffisance rénale chronique) et, plus récemment, le rôle de la dysbiose du microbiote intestinal a été mise en cause. En effet, la diversité du microbiote intestinal est généralement considérée comme un marqueur de bonne santé, alors qu’une diminution de cette diversité est associée à de nombreuses pathologies (obésité, maladies intestinales chroniques, infections récidivantes à C. difficile…) et constitue même un facteur prédictif de mortalité dans certaines populations (receveurs de cellules souches hématopoïétiques, par exemple). Cette méta-analyse a retenu 22 études où les auteurs ont ré-analysé les séquences génétiques 16sRNA issues d’échantillons de selles prélevées chez des patients infectés par le VIH (n = 721). Ils les ont comparés aux données disponibles chez des patients non infectés (n = 311). Les résultats montrent que l’infection par le VIH est associée à une diminution de la diversité alpha – ou estimation de la diversité à l’échelle d’un échantillon – du microbiote (p < 0,001) [figure].
Dans une analyse complémentaire, il s’avère que cette diminution est observée chez les femmes et chez les hommes hétérosexuels mais pas chez les HSH. En limitant l’analyse aux femmes et aux hommes hétérosexuels, il s’avère que la diversité alpha du microbiote est plus importante chez les femmes.