Inhibiteurs de checkpoint : sont-ils efficaces et bien tolérés chez les patients VIH présentant un cancer à un stade avancé ?
Les traitements par inhibiteurs de checkpoint ont transformé le pronostic des patients présentant un cancer à un stade avancé, mais qu’en est-il de leur efficacité chez les patients infectés par le VIH ? Le profil de tolérance est-il satisfaisant ? Tel était l’objet de cette revue de la littérature (méthode PRISMA – Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-analyses : PubMed, abstracts et posters de congrès : 13 articles et 4 abstracts au total) publiée en début d’année qui a inclus 73 patients présentant un cancer à un stade avancé dont 90,4 % d’hommes et 56,1 ans de moyenne d’âge. Parmi ces patients, 62 ont bénéficié d’un traitement par anti-PD-1, 6 d’un anti-CTLA-4, 4 d’une association anti-PD-1 + anti-CTLA-4 et 1 d’un traitement séquentiel par ipilimumab et nivolumab. La tolérance a été généralement satisfaisante, avec des effets indésirables immuns de grade 3 ou plus (diabète insulinorequérant, colites, myosites, hépatites) chez seulement 8,6 % des patients. L’immunothérapie chez les 34 patients avec des mesures de la CV avant et après le traitement n’a pas eu d’impact délétère puisque la suppression virologique s’est maintenue chez 93 % (26/28) des patients avec une CV précédemment indétectable. Pas d’impact négatif non plus sur la restauration immunologique (augmentation de 12,5 cellules/mm3chez les 25 patients avec des données disponibles avant et après l’immunothérapie). Les taux de réponse objective (réponses complètes + partielles) (tableau) étaient de 30 % dans les CPNPC, de 27 % dans les mélanomes et de 63 % dans les sarcomes de Kaposi. Ce sont donc des données rassurantes pour les patients infectés par le VIH devant bénéficier d’une immunothérapie. Plusieurs études prospectives (études de phase II : IFCT-CHIVA2, Medi4736 ; plusieurs études de phase I) portant sur des échantillons plus importants de patients sont actuellement en cours pour confirmer la tolérance et les taux de réponse dans ce type de population.