La lutte contre le VIH prend un coup de vieux
Il est certes des numéros 5 plus célèbres ou plus parfumés, mais l’équipe de “Sur le vif” est tout de même fière de vous présenter cette cinquième édition, avec son cas clinique, ses actualités pratiques et sa vidéo. Une édition dans le sillage de la journée mondiale contre le sida et du numéro du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (N°40-41) qui lui est consacré. Un numéro classique, quoique inhabituel, puisque l’on ne dispose toujours pas des chiffres 2017 des nouveaux diagnostics VIH par temps de PreP… D’où quelques analyses intéressantes, mais menées sur les données de l’année 2016, dont celles sur les “séniors” (entendez plus de 50 ans), qui représentent 20 % de l’ensemble des découvertes. Et surtout, des séniors qui semblent être une population à cibler, tant par les prises en charges, que pour la prévention et le dépistage. Ils étaient en effet plus nombreux (36 %) à être dépistés à un stade tardif, plus nombreux à n’avoir jamais fait de tests auparavant (48 %) et plus nombreux à rapporter, pour ce qui est des hommes (72 % de l’ensemble), des rapports hétérosexuels (51 %).
Sur le vif a choisi, entre autres, de revenir sur cette thématique d’un vieillissement de la population des PVVIH qui questionne la clinique, de la prévention des partenaires au choix des antirétroviraux et à leur suivi. Quel type d’exercice physique faut-il recommander à nos patients séniors infectés par le VIH ? Intensité modérée ou élevée ? Vous le saurez en lisant l’analyse critique d’une étude pilote nord-américaine, qui a comparé 2 groupes de séniors (50-75 ans) sédentaires (sans activité physique régulière) infectés (n = 32) ou non (n = 37) par le VIH. La gestion des polymédications et des possibles interactions est aussi au centre de la problématique des séniors (en France, un patient VIH+ sur 2 a plus de 50 ans) comme l’ont montré plusieurs cohortes. De même pour la question des comorbidités, qui augmentent avec l’âge de la personne et avec l’âge de l’infection. Comme discuté ici à propos de la comparaison des cohortes de 2014 et de 2006. Les patients y sont plus âgés, avec des prévalences d’HTA, de diabète, d’insuffisance rénale chronique et de maladies cardiovasculaires plus élevées.
C’est dans cet esprit que le cas clinique de cette cinquième livraison porte sur un homme de… 51 ans avec (déjà) des problèmes de prostate. Et dans un même esprit de cohérence que l’interview numéro 5 porte sur les dyslipidémies et leur prise en charge, présente et future. Avec le Pr Franck Boccara soumis à la question.