Le risque de fracture sous ténofovir ou inhibiteur de protéase est-il réel ?
Cette étude cas-contrôle de la cohorte française FHDH a inclus des patients au départ naïfs d’antirétroviraux avec une première fracture documentée sur la période 2000-2010. Les patients contrôle ont été sélectionnés par randomisation après appariement pour le sexe, l’âge (± 3 ans), la période du diagnostic de l’infection par le VIH (< 1997 et > 1997) et les centres participants. Le risque de fracture a été analysé selon des modèles de régression logistiques conditionnels, utilisant plusieurs types de modélisation de l’exposition aux antirétroviraux. L’ensemble des variables d’exposition et les facteurs confondants potentiels ont été inclus dans les modèles d’analyse en mode multivarié. Sur 861 cas analysés, 261 fractures étaient liées à une ostéoporose et 254 de ces cas ont pu être appariés à au moins un contrôle (376 contrôle au total). L’année médiane de diagnostic de fracture était 2007 (IQR : 2004-2009) : 49 % des patients avaient été exposés au TDF et 82 % aux IP. Après prise en compte du groupe de transmission, du stade SIDA, de l’origine géographique, de l’IMC, du tabagisme, de la consommation d’alcool, de l’exposition aux glucocorticoïdes par voie orale et de la période d’inclusion dans l’étude, il n’a pas été retrouvé d’association entre le risque de fracture et l’exposition au TDF (OR pour l’exposition cumulée : 1,04 (IC95 : 0,86-1,27), résultats comparables pour les patients jamais exposés), aux INTI ou aux IP (OR pour l’exposition cumulée : 1,02 [IC95 : 0,92-1,12]). Au total, cette étude rigoureusement conduite, par Dominique Costagliola, ne montre pas d’excès de risque fracturaire secondaire à l’exposition aux IP ou au TDF (“ancienne formule” par rapport au TAF).