Pharmacocinétique de l’EVG/COBI chez les femmes infectées par le VIH, enceintes et en post-partum
Le sujet des antirétroviraux en cas de grossesse est toujours d’actualité… Après le raltégravir, pour lequel les résultats présentés à Amsterdam étaient plutôt rassurants, cette étude du groupe IMPAACT a évalué dans un essai de phase IV non randomisé mené en ouvert et groupes parallèles la pharmacocinétique de l’elvitégravir (EVG) et du cobicistat (COBI) chez des femmes enceintes et en post-partum (PP) aux États-Unis. Un profil pharmacocinétique sur 24 heures a été réalisé avec 150 mg d’EVG et 150 mg de COBI administrés en combinaison (1 dose fixe/jour) au cours du 2e (2T) et 3e trimestres (3T) de grossesse ainsi qu’en PP. Au total, 30 femmes (10 % de caucasiennes, 67 % d’afro-américaines, 20 % d’hispaniques) ont été incluses dans l’étude : en comparaison aux valeurs obtenues en PP, l’ASC0-24 de l’EVG est réduite de 24 % (p = 0,058) au cours du 2e trimestre et de 44 % (p = 0,0001) au 3e trimestre. Pour le COBI, l’ASC0-24 est diminuée – respectivement – de 44 (p = 0,0085) et de 59 % (p < 0,0001). L’impact sur les concentrations plasmatiques (figures) est donc particulièrement marqué au 3e trimestre.
Ce sont donc des résultats qui posent la question de l’efficacité des doses standard d’EVG/COBI au cours des 2e et 3e trimestre avec un risque potentiellement accru d’échec virologique et de transmission mère-enfant. Des études complémentaires seront nécessaires pour confirmer ces résultats et déterminer si l’optimisation des doses d’EVG/COBI est nécessaire au cours de la grossesse, ce qui peut être difficile puisque ce régime thérapeutique n’existe en France que sous STR.