Protéinurie : 7 fois plus fréquente chez les hommes infectés par le VIH sous traitement ARV
Cette étude, publiée cette année, a inclus 917 hommes infectés par le VIH et traités par antirétroviraux, 159 hommes infectés et non encore sous traitement versus 1 305 sujets contrôle non infectés, sur la période octobre 2013-septembre 2014. Les résultats montrent une diminution annuelle médiane du DFGe de, respectivement, - 0,5 %, - 0,8 % et – 0,3 % (p < 0,001). Les facteurs significativement (p < 0,05) associés à une diminution annuelle supérieure à 3 % du DFGe sont représentés par l’administration d’un traitement antirétroviral (quel qu’il soit), un âge supérieur à 50 ans, la présence d’une HTA, d’un diabète ou d’un tabagisme actif. La protéinurie est fréquemment retrouvée en cas d’infection par le VIH (14,9 % chez les patients sous ARV, 5,8 % chez les patients infectés non traités versus 1,9 % chez les sujets contrôle) et est significativement associée à un déclin annuel du DFGe supérieur à 3 % (OR = 1,80 ; p < 0,001). On retrouve les mêmes facteurs que pour le DFGe, à savoir un traitement ARV, un âge d’au moins 50 ans (versus moins de 40 ans), la présence d’un diabète, d’une hypertension, d’un tabagisme actif et aussi la notion de co-infection VIH-VHC (pour tous, p < 0,05). Chez les hommes infectés par le VIH, sont également retrouvés un faible taux de CD4 et la prise de didanosine, de saquinavir ou de nelfinavir (pour tous, p < 0,05). Après ajustement sur la protéinurie chez les patients sous traitement antirétroviral hautement actif (HAART), un déclin annuel du DFGe supérieur à 3 % est associé à l’absence d’indétectabilité de la charge virale, l’usage cumulé de TDF, de FTC, de RTV, d’ATV ou d’IP de même que la prise de fluconazole. Au total, cette étude met l’accent sur la nécessité du dépistage de la protéinurie qui est un bon marqueur du déclin actuel ou futur du DFGe (figure).