Qu’en est-il de la sécurité à long terme de la séropositivité induite par la vaccination anti-VIH ?
La cohorte ANRS COVCOHVAC est une étude qui est chargée d’évaluer la sécurité à long terme des volontaires sains ayant reçu les différents vaccins candidats dans 17 études de phase I/II. Sur un total de 496 volontaires sains, 488 sont inclus dans l’analyse : 355 dans la période de suivi prospectif de 7 ans et 133 dans les données uniquement rétrospectives. Le suivi total après la 1re vaccination est de 4 934 personnes-années (durée médiane : 10 ans) et 76 % (n = 270) ont complété la période de suivi. Aucun effet indésirable notable en rapport avec l’administration du vaccin n’a été rapporté. L’incidence de survenue des cancers du sein et la mortalité chez les femmes ne diffère pas de la population générale française (ratio d’incidence standardisé à 1,47 : p = 0,45 et ratio de mortalité standardisé – SMR – à 0,68 ; p = 0,28). Chez les hommes, le SMR est même significativement plus faible (0,26 ; p = 0,0003), peut-être en raison d'un meilleur suivi médical… À la dernière visite, 72 % (21/29) des volontaires sains ayant reçu le vaccin recombinant HIV gp160 présentaient une séropositivité induite par le vaccin après un suivi médian de 23 ans. Seule une minorité des volontaires inclus a rapporté des pratiques sexuelles à risque (20/192 chez les hommes et 2/162 chez les femmes).