Réplication virale sous ARV : peut-on évaluer au mieux l’impact sur la mortalité ?
Cette étude nord-américaine issue de la MACS (Multicenter AIDS Cohort Study - 20 ans : 1995-2015) a évalué l’intérêt d’un marqueur de la réplication virale (VCY = viremia copy-years ou virémie copies-années) en termes de prédiction de la mortalité selon que l’on se situe dans la période la plus récente (1-10 ans) ou dans la période initiale (1-10 ans) suivant l’initiation du traitement antirétroviral. Ces mesures de la VCY sont calculées à partir de l’aire sous la courbe des CV réalisées sur une période donnée (figure).
Les résultats montrent que chaque augmentation d’un facteur 10 des VCY dans la période la plus récente (3-8 ans) est associée à une diminution de 23-26 % de la survie, avec un impact plus important que celui de la mesure de CV la plus récente (16 %). Ces associations sont indépendantes du taux de CD4 et des mesures isolées de la CV. Le degré d’immunodépression pré-ARV n’affecte pas quant à lui la valeur pronostique des VCY basées sur les CV des 3 dernières années. Les VCY totales et les VCY basées sur les mesures de CV réalisées immédiatement après l’introduction du traitement ARV ne sont pas non plus des facteurs prédictifs indépendants de mortalité. Cette étude est donc en faveur de la valeur prédictive en terme de mortalité des VCY basées sur les CV des 3 dernières années (6 mesures), avec un intérêt potentiel de ce nouveau marqueur en pratique clinique.