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Vers moins de contaminations VIH ?


Cette 9e livraison de “Sur le Vif” suit de près l’actualité épidémiologique et le débat autour des derniers chiffres de Santé publique France. Pour la 1re fois en effet, une baisse de 7 % du nombre des nouveaux diagnostics VIH a été constatée entre 2017 et 2018. À Paris, cette baisse est de 16 %, portée essentiellement par les HSH nés en France (–28 %). Le nombre de dépistage est en hausse en 2018, avec 5,8 millions de tests de dépistage réalisés, soit une augmentation de 11 % depuis 2013, mais le nombre de sérologies positives n’augmente pas, en revanche. Ce qui laisse supposer l’élargissement du dépistage dans les populations moins exposées et aussi, une baisse du nombre de personnes vivant avec le VIH dans les populations les plus exposées. On peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres, mais cette baisse notable en France est à prendre avec un enthousiasme modéré. 

Parmi les explications les plus plausibles à cette baisse de 7 %, c’est avant tout le poids du traitement comme outil de prévention (TasP) qui est avancé. Plus encore que la Prep, qui en 2018 n’avait pas atteint sa cible (plus de 30 000 personnes) et laissé sur le bord de la prévention nombre de populations cibles (migrant(e)s, personnes trans, jeunes, plus âgés…). Et plus encore que le dépistage, qui stagne quant aux nouvelles découvertes de séropositivité, dans l’attente des expériences innovantes menées actuellement à Nice et à Paris (dépistage sans ordonnance).  

Celles et ceux qui s’inquiètent que le poids et l’efficacité du TasP soient altérés par les nombreuses possibilités d’allégement offertes (du 2DR au 5 jours sur 7) seront rassurés  par l’utilisation d’une méthode ultra-sensible de quantification de la charge virale plasmatique qui démontre dans l’étude ASPIRE l’absence de variation de la virémie résiduelle après switch pour DTG + 3TC. Dans l’attente, à l’autre bout de l’échiquier de l’allègement, se trouvent les résultats de la sous-étude “sperme” de l’essai ANRS-Quatuor qui devraient, logiquement, être présentés à la CROI 2020. Plus loin de nous, sera aussi évoquée l’étude PopART (HPTN 071), menée entre 2013 et 2018 en Zambie et en Afrique du Sud. Dont nous ne retiendrons que la bonne nouvelle du bras de randomisation A, groupe prévention-traitement selon les recommandations locales, qui voit une réduction de 30 % de l’incidence du VIH. 

Enfin, cette édition n° 9 laisse une place conséquente à un autre sujet d’actualité, avec l’interview du Dr Pascale Leclercq, quant à la qualité de vie des patient(e)s infecté(e)s par le VIH avec les traitements antirétroviraux actuels. Notamment au regard des données récentes suggérant un rôle des anti-intégrases dans des prises de poids anormales, principalement chez les femmes. D’autres sujets que le TasP et le métabolique sont aussi abordés ici : les  troubles anxieux généralisés, présents chez près de 20 % des PVVIH, dont on sait qu’ils peuvent affecter l’observance au traitement ARV, la recherche autour des inhibiteurs de checkpoint chez les patients VIH+ présentant un cancer à un stade avancé ; et même un mot de la recherche vaccinale, un peu oubliée sous l’impact du Tasp et de la PrEP, avec le suivi à long terme de la fausse séropositivité induite par la vaccination anti-VIH dans les essais ANRS.


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